ALLIANCES Les coops doivent encore grandir
La faible concentration de certaines filières françaises, notamment en productions animales, incite les coopératives à aller de l'avant.
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Le chiffre d'affaires moyen des dix premières coopératives européennes (6 milliards d'euros) est trois fois supérieur à celui des coops du top 10 français. Elles sont aussi plus présentes à l'international (plus de 50 % du CA) et la gouvernance est simplifiée, car elles n'ont généralement qu'une mère (coop unique). Ces résultats issus de l'étude Essec-Eurogroup, " Quelles stratégies d'alliance et quel développement international pour les groupes coopératifs " (1), sont éloquents. René Mauget, professeur à l'Essec Business School, déplore : " Les coops françaises sont rarement en position de leader, hors Malteurop sur le marché mondial du malt ou Euralis en foie gras (…). De plus, il y a peu d'internationalisation, surtout en viande et dans le vin. " Et de prédire : " Il y a encore beaucoup de mouvements à prévoir, notamment en productions animales. " Avec en ligne de mire : " Maîtriser la chaîne de valeurs jusqu'au bout avec des marques fortes ", a insisté Thierry Blandinières, DG de Maïsadour. Pour y arriver, les idées et les projets ne manquent pas, à l'instar du rapprochement entre Maïsadour et Terrena en volaille ou de l'essor de Siclaé.
Partir à l'international sans complexe
Mais bien souvent, ce sont les moyens qui font défaut. Pascal Prot, président de Champagne céréales, a listé quelques pistes, l'endettement " mais c'est redoutable ", les souscriptions auprès des adhérents ou encore l'entrée de financiers (FSI, Unigrains, Crédit Agricole…). " Il y a toujours des solutions techniques (LBO, franchise...) pour contourner les caractéristiques coopératives et créer beaucoup de valeurs ", a indiqué Lionel Zinsou, président de PAI Partners. " Je ne vois pas de secteurs agricoles où les coops ne puissent pas créer de marques, se développer à l'international, a-t-il assuré. N'ayez pas peur ! Regardez le monde émergent, notamment l'Afrique, et cessez d'être Eurocentré. " Mais avant de partir à l'international, a rappelé Patrice Gollier, DG d'InVivo : " Il faut avoir un niveau d'expertise irréprochable en France et obtenir la légitimité des projets et l'adhésion des agriculteurs. " En conclusion, Francis Declerck de l'Essec a rappelé : " La seule légitimité pour le développement est de créer de la valeur pour les producteurs locaux. "
Catherine Queheille
(1) Business forum - Essec, Coop de France et Eurogroup consulting, 13 janvier 2011 à Paris.
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